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Argumentaire en prévison des débats

Les effets de l’AU (Allocation Universelle ou RBI) sur le psychisme de la population. (Les chiffres se réfèrent à la Suisse)

 

Santé  meilleure !

Une augmentation de la satisfaction morale au travail se ferait jour grâce à une latitude plus large du choix des activités. Il en résulterait une diminution des maladies, notamment psychiques et par suite un allégement de l’effort de santé.

Entreprise à fort besoin de main-d’œuvre

Les économies en personnel administratif et sanitaire que ce système réaliserait mettraient sur le marché du travail plus de 100’000 personnes qui pourraient s’engager dans des activités de leur choix libre et non dans des activités de « subsistance ». Les entreprises nécessitant beaucoup de main-d’œuvre (tourisme, centres sociaux, soins à domicile, poste) bénéficient le plus de l’AU.

Des activités diverses deviendraient à nouveau possibles.

Le travail des femmes et des hommes au foyer serait reconnu de facto. On parle actuellement de 8 Mia d’heures de travail annuelles effectuées par les femmes au foyer (CH). Que se passerait-il si elles demandaient à être payées !? Toutes sortes d’activités sociales qu’il est impossible de financer aujourd’hui redeviendraient possibles : les crèches pour les enfants de parents professionnellement actifs seraient d’un prix abordable, voire gratuites. Les écoles privées d’utilité publique seraient à la portée de tous. On pourrait créer des écoles spéciales pour les enfants qui souffrent dans l’école publique ou qui ont de la peine avec le système publique. Les maîtres d’apprentissage ne seraient pas obligés, dans un premier temps, de payer leurs apprentis. Les bourses d’études ne seraient plus nécessaires ! Les écoles privées, pas celles des riches, mais celle qui proposent simplement une autre pédagogie que la pédagogie utilitariste et matérialiste, pourraient de nouveau vivre.

Ordre plus approprié de l’organisme social ?

Le souci de l’équité sociale, la fameuse main invisible de l’économiste Adam Smith, n’est plus à la charge des entreprises (les charges sociales ne sont plus dans le coût de production !), ce n’est plus un facteur de concurrence : c’est assuré par le droit. Le financement de l’école publique, par l’AU des enfants, constitue un élément de liberté culturelle et pédagogique. Cela constitue un début de dés-encastrement des tâches culturelles, politiques, et économiques actuellement totalement mélangées.

Gœthe !

L’AU donne l’impulsion d’un cycle vertueux ! Elle postule une vision de l’homme comme la voit Gœthe : tel qu’il devrait être et non tel qu’il est ! En outre l’AU n’est pas humiliante puisqu’elle constitue un droit pour tous, ce n’est pas quelque chose que l’on doit mériter, la qualité d’être humain y donne droit. Elle est l’expression concrète de la bienvenue sur terre de tout être humain.

Péréquation individuelle et non corporatiste !

Le débat politique pourrait quitter le conflit gauche-droite et s’élever au maintien du bon fonctionnement de cette « péréquation individuelle » en créant des conditions cadres juridiques, notamment en vue de la perception la plus parfaite possible de la TAU (TVA). La péréquation dite cantonale ainsi que les soutiens à certaines activités économiques sont admises en politique, mais l’AU tendrait finalement à rendre la péréquation entre cantons et corporations superflue ! La concurrence fiscale entre les régions économiques n’a plus lieu d’être puisqu’il n’y plus d’impôt caché dans les coûts de production (une vertu de la TVA). Reste à répartir équitablement le produit des taxes fixes (essence, tabac, etc...)

ARGUMENTAIRE devant les réflexions immédiates courantes :

 

La TVA est anti-sociale !

On reproche à la TVA d’être antisociale ! Oui, dans les conditions actuelles elle l’est. Mais avec l’AU elle ne l’est plus. Elle est la seule taxe économiquement juste : elle est prélevée exactement à l’endroit et au moment de la création de la valeur, soit lors de l’achat. Il reste à déterminer si une transaction boursière crée de la valeur, il semble que oui : car du capital va là où il est demandé et se retire de là où il est en surplus, il y a donc un service rendu. Par ailleurs, il est parfaitement possible, si la TVA devait péjorer la situation des pauvres gens, de la leur rembourser, comme cela se fait déjà tous les trimestres au CANADA, par exemple.

C’est la pauvreté pour tous !

Non, ce n’est pas la pauvreté pour tous. La productivité est augmentée, car les entrepreneurs n’ont plus à s’occuper du problème social. En outre les collaborateurs sont mieux motivés. Et, ce qui n’est pas négligeable, les entreprises n’ont plus à créer des postes de travail fictifs, tout juste pour assurer des salaires. L’entrepreneur peut s’adonner librement à la recherche de la productivité. Il peut se consacrer entièrement à la maximisation des profits, dans le cadre de la compatibilité toutefois avec l’écologie et la morale. – Cette compatibilité, soit précisé au passage, est une question culturelle réglée par la sphère du droit et nullement une question économique –.  L’AU établit une consommation de base immuable qui assure une stabilité économique. Les entreprises continuent d’être privées, libérales. Ayant réglé le problème de la répartition de base du produit de l’économie, l’État peut même envisager des privatisations qui sont aujourd’hui scandaleuses. Reste à gérer intelligemment la grande accumulation des capitaux qui résulterait de l’institution de l’AU. C’est au contraire l’abondance pour tous et cela rendre totalement superflue l’Église catholique (encore des gens qui se verront privés d’occupation !) : elle ne pourra plus prêcher le bien, puisqu’il sera fait.

C’est du communisme !

Non, ce n’est pas du communisme. Les moyens de production ne sont pas mis en commun, sous un même toit, sous le même directeur. L’économie reste privée. Chacun peut augmenter son revenu en travaillant. La propriété privée demeure. Rien n’est mis en commun. Le libre choix du consommateur reste entier. L’AU n’est pas destinée à couvrir des dépenses disons « de luxe », mais après tout, pourquoi ne pas prendre en compte les besoins culturels de la population, par exemple 30.-/mois pour un spectacle ?

Tous les étrangers viendront ici !

Il faut que les étrangers s’établissent et ne touchent l’AU qu’après un temps de carence de (deux ?) ans après leur établissement. Ils ne constitueront donc pas une main d’œuvre intéressante, car l’entreprise devrait alors leur payer l’équivalent de l’AU. Un « étranger » provenant d’un pays appliquant aussi l’AU pourrait y droit aussi tout de suite, (par convention internationale).

Les entrepreneurs ne voudront plus travailler avec une telle Taxe AU !

Une telle TaxeAU remplace tous les autres prélèvements. Elle est à placer en regard de la diminution des coûts due à la diminution des salaires à hauteur du montant de l’AU. Ici les entreprises bénéficieront d’une énorme diminution des charges salariales. Il y aura, pour les entreprises, une diminution des charges administratives – feuille de salaire totalement simplifiée, même supprimée puisqu’il n’y aurait plus d’impôt direct. Le salarié étant assuré de sa AU, il en résultera pour l’entrepreneur une souplesse insoupçonnée d’engager ou non du personnel selon la conjoncture.

le travail au noir ?

Avec la généralisation d’une TAU (TVA), le risque d’une multiplication des cas de travail non déclaré est augmenté considérablement. Mais les 100'000 personnes libérées de leur travail dans l’administration publique pourront, dans un premier temps s’engager dans le contrôle de l’assujettissement à la taxe, jusqu’à ce qu’une éthique ou une dissuasion suffisante sous l’effet des amendes importantes se soit instaurée.

Les gens ne feront plus rien !

Il y aura certainement au début quelques fainéants, pendant quelques années, peut-être, mais pas plus que maintenant ! Le travail sera plus attractif, car le salarié ne sera pas dans l’obligation vitale de faire n’importe quoi. Les entrepreneurs ne feront pas faire n’importe quoi. Nous savons qu’il y a aujourd’hui un « coulage » énorme sur les chantiers, par exemple, par manque d’intérêt pour le travail, (c’est un ouvrier du bâtiment qui le dit !). Il y a également beaucoup de postes « fictifs », payés pour très peu de productivité. C’est méconnaître la nature humaine que de voir en chacun un paresseux ! Aristophane : « Fasse le ciel que chacun exerce le métier qu’il connaît !

Vous voulez remettre la femme au foyer !

L’AU étant pour tous, y compris les plus riches car c’est un droit inaliénable, les hommes et les femmes pourront à nouveau, selon leur désir, s’occuper des enfants en bas âge. Or, l’AU permettra justement de créer des crèches à des coûts abordables ou gratuites pour les gens qui doivent ou veulent s’adonner à leur profession.

Les frais de déplacement ?

Les frais de déplacement représentent une grande part des dépenses. Avec la seule AU on ne peut plus se déplacer ! Oui, c’est une question de choix. Si on octroie encore 100.-/mois pour les déplacements, on diminue le besoin de travailler ! Ce sera peut-être une étape ultérieure du développement de l’AU.

Utopie perverse !?

Chaque être humain peut imaginer qu’il est dans la situation de recevoir 1800.-/mois – en dehors de son salaire (diminué d’autant) – et se demander s’il arrêterait pour autant de « travailler », ou si au contraire il ne ferait pas la même chose mais mieux ! Plus précisément ne se réaliserait-il pas mieux dans une activité pour la société. Il peut se demander sincèrement s’il envisagerait alors de changer d’activité. Au vu du personnel « libéré » des tâches de l’administration, il n’y aurait pas de problème de main-d’œuvre pour les employeurs. En outre les gens se trouveraient progressivement toujours davantage à leur vraie place de travail : celle qui correspond à leur intérêt moral plutôt que financier ! Non ?

Les « riches » ne seront jamais d’accord !

L’AU est forcément prélevée sur le résultat économique, sur quoi le serait-elle sinon ? Il pourrait donc y avoir une diminution des profits pécuniaires et les personnes qui prélèvent ce profit actuellement ne seront jamais d’accord d’en céder une partie pour une AU dont ils n’ont aucun besoin ! Mais le calcule montre que les marges de bénéfice pourraient augmenter puisque le prix après AU serait de 86% du prix actuel. L’AU diminuerait le « coulage », car les gens seront à leur place de travail avec davantage de conscience. La productivité pourrait, bien au contraire, encore augmenter de ce seul fait. L’introduction de l’AU favoriserait l’éclosion d’activités qui ne se font pas ou plus aujourd’hui : c’est donc une augmentation globale de la richesse en terme économique global. Le système total sera plus riche : il y aura des services gratuits assurés par des personnes satisfaites de leur seule AU ! Les privilégiés en profiteront comme les autres, comme ils profiteront également d’une meilleure ambiance sociale générale.

Vous voulez un homme « meilleur » !

Le système de l’AU fera apparaître des hommes que le système d’aujourd’hui empêche de se manifester. L’homme n’a pas toujours été un animal de compétition économique, ni un égoïste aussi effréné. – Souvenons-nous que les fondations Ford et Rockefeller ont engagé au milieu du 19e siècle un philosophe (Spencer) pour qu’il aille expliquer partout dans les université, les associations etc., que l’homme était dans un contexte de darwinisme social, c’est dont qu’il fallait installer le « combat économique ». On peut honnêtement postuler que l’homme est capable de changer ; cela est visible dans son évolution historique. Notre éducation peut par exemple stimuler aussi des facultés autres qu’intellectuelles et inculquer à ses élèves d’autres valeurs que la « réussite » dite sociale, sous-entendu financière.

L’homme va pourrir de l’intérieur ?

Oui, mais pas tous les hommes, seulement ceux qui de toute façon sont destinés à pourrir de l’intérieur, c’est-à-dire à ne pas pouvoir développer de l’intérêt pour la société et pour leur prochain. Seulement celui qui croit qu’il n’a pas besoin d’apporter sa contribution à la société. Celui qui aura été éduqué dans l’idéologie du combat et de la rente. Car celui-là sera vide et éprouvera sa vacuité jusqu’à se détruire lui-même, par toutes les attitudes possibles de l’évasion.

Quel sera l’impact des loyers immobiliers ?

Les personnes qui vivent de leurs rentes immobilières ou autres n’ont pas besoin d’accumuler puisqu’elles profitent également de l’AU, cela peut diminuer la hauteur des rentes immobilières sans péjorer leur situation. Mais il faudrait étudier cette question avec des chiffres très concrets, comme toute la simulation, d’ailleurs ! Si le coût de l’immobilier obéit à la structure générale des coûts des entreprises, la charge salariale devrait également diminuer. Il importerait cependant que la TAU soit également prélevée sur les loyers. On ignore au demeurant également l’effet sur les mentalités dû au changement qu’apporterait l’AU, la diminution du stress, l’amélioration générale du niveau de santé, l’activité des loisirs, la libération de l’école de la tutelle pédagogique étatique, la stimulation de nombre d’initiatives.

Que dit la Bible ?

Lorsque Paul dit : « Celui qui ne travaille pas ne mangera pas non plus », il parlait d’une société de plein emploi, notamment agricole. Pour ne pas travailler, il fallait véritablement faire preuve d’un défaut moral évident. Jésus a d’ailleurs prévu que Paul et d’autres puissent dire cela. Dans Matt. 20 : 1-16, la Parabole des ouvriers loués à différentes heures, il est tout à fait clair que le salaire payé est mesuré au besoin et non au rendement.

Conclusion ?

Il y aura toujours des problèmes, mais pourquoi notre société n’aurait-elle pas le courage de changer, pour une fois, la nature de ses problèmes. Les nouveaux problèmes ne relèveront plus des sempiternels combats entre les nantis et les autres. Les problèmes seront enfin d’une autre nature ! Celui qui s’oppose à l’AU cherche des raisons, tandis que l’autre chercher des chemins !

Et la tripartition de l’organisme social ?

« ... On laissera le soin d’organiser cela [l’importance de la main d’œuvre dans un secteur de production] aux associations libres, celles qui se forment dans les différents domaines sociaux, où chacun peut comprendre et avoir la notion de ce qu’il faut faire. Voilà ce vers quoi il faut tendre : chacun se trouve dans une association et se rend compte par lui-même de ce qu’il faut faire, ou bien il y est représenté et on le tient au courant de ce qui s’y passe.

Bien entendu, cette solution entraîne une autre exigence. Il faut veiller à ce que le travailleur ne soit pas réduit à ne pouvoir, sa vie durant, exercer qu’une certaine manipulation, il doit pouvoir s’appliquer à d’autres tâches. Pensez que ceci deviendra indispensable, sans quoi des capitaux excédentaires s’accumuleront à cet endroit (dessin 3). Vous pourrez destiner le capital qui s’accumule ici à la formation de la main-d’œuvre, en vue de la diriger vers d’autres secteurs de l’économie.   ... »  R.Steiner GA 340 p.105.

Commentaire : Il faut bien qu’une personne puisse passer d’un secteur à l’autre. Il y aura donc une somme d’argent payée par un secteur pour une personne qui quitte ce secteur afin d’en intégrer un autre. Cela fonctionne aussi longtemps que les secteurs sont bien déterminés. Mais si une personne ne sait pas où aller, il faudra bien lui permettre une transition. Et si la productivité est telle dans le secteur de la production des biens et services qu’il n’y a plus besoin de main d’œuvre  supplémentaire, il faudra bien que cette personne trouve peut-être à s’employer, après une formation, dans les services sociaux qui sont toujours en manque de main d’œuvre ! Il y plus de paternalisme dans le soin que prend le « secteur économique » ou l’association en question, pour son ouvrier désœuvré que dans une AU impersonnelle. L’allocation universelle libère les personnes des secteurs économiques, leur donne toute latitude pour trouver leur secteur de leur activité, et de leur « réalisation personnelle » également – peut-être.  Ou bien les gens seront (sont déjà) des pions que l’on (une quelconque dictature) place indifféremment dans quelque rouage économique (au service d’intérêts corporatistes quelconques). L’AU a la vertu d’ennoblir l’être humain en le libérant de la tutelle des capitaines de l’économie. Il ennobli les capitaines eux-mêmes en ce sens qu’ils ne peuvent plus compter sur l’aliénation de l’être humain pour fomenter leur méfaits, (fabriquer des armes ou des poisons, tenir des bordels, faire de la publicité mensongère, du journalisme tendancieux, détruire la forêt, produire de la drogues, importuner les gens par des démarchages, abattre des animaux à la chaîne, trafiquer avec les organes humains, etc. etc. etc.). Les capitaines devrons inventer des activités économiques qui puissent enthousiasmer leurs employés, voire en faire des collaborateurs.  

« ...  Rudolf Steiner : La chose peut se présenter de la façon suivante : si les gens n’avaient pas été occupés ici, ils auraient dû aller trouver de l’occupation ailleurs. Et s’ils devaient être occupés ailleurs, il se peut qu’on ne puisse pas suffisamment dévier d’activité humaine. Car, en effet, l’activité humaine, comme les œufs de harengs, doit être déviée. Cette déviation a aussi un effet sur l’économie. On peut parfaitement se contenter de dire simplement que le sommeil est le repos, et que la vie est l’activité. D’un certain point de vue, pour la vie, le sommeil est plus nécessaire que la veille. Il en est de même de l’activité. Vous pouvez naturellement dire : je veux une activité la plus utile possible ; mais la question se pose : est-elle plus utile si le résultat est un surplus de parapluies ? Un processus économique inadapté est avant tout un moyen d’évacuer un travail qui, sinon, perturberait le processus. La situation se serait présentée différemment si on avait exercé une pensée économique saine. Si l’on pouvait penser sainement l’économie, on devrait employer une sagesse immense - cela nous conduit au-delà des considérations économiques habituelles - pour que ceux qui ne peuvent pas s’occuper eux-mêmes puissent utiliser le temps excédentaire qui en résulterait. En effet, si on pensait l’économie d’une manière saine, il se produirait aussitôt quelque chose que vous accueilleriez probablement avec joie. Mais les gens ne peuvent pas s’imaginer qu’il faudrait enseigner, à ceux qui ne sont pas capables de s’activer par eux-mêmes, ce que signifie gagner du temps. Car il serait à peine nécessaire à un homme qui travaille aujourd’hui huit ou neuf heures, de travailler plus de trois à quatre heures. Si l’économie avait été pensée d’une façon raisonnable, les gens travailleraient considérablement moins qu’aujourd’hui. Et alors devrait compter dans ce temps ce qui correspond aux œufs de harengs voués à la destruction. Actuellement, l’humanité gaspille tant dans un travail au demeurant voué à la destruction. ... » R. Steiner GA 341 p. 305

Commentaire : L’auteur voit bien que le monde économique se dirige vers un genre de travail qui n’est plus comparable au travail « alimentaire ». Il se produira qu’un nombre toujours plus grand de personnes sera en dehors du secteur économique disons « alimentaire » et que la société ne peut pas simplement laisser mourir de faim faute de leur trouver une « occupation alibi ».

Perspectives

Il convient de rester « sobre » devant tout enthousiasme éventuel que ce système fiscal pourrait éveiller. Il faut bien se rendre compte que ce que l’on appelle la « droite politique » ne voudra jamais céder une seule virgule de ses prérogatives sur l’utilisation des bénéfices de l’économie dont elle tient le pouvoir, en quoi elle se trompe d’ailleurs, car les moyens de productions ne changent absolument pas de main. Elle avancera toutes sortes d’arguments pour « sauver l’humanité » d’une utopie mortelle. Tout tendra à montrer l’état actuel de l’humanité et l’incapacité qui y règne à changer l’attitude économique, et que le système actuel est par conséquent le seul adapté. Rien ne vaudra jamais, à leurs yeux, les acquis pragmatiques qui ont fait leurs magnifiques preuves en subvenant par les aides sociales de tous genres aux plus démunis de notre société. Il n’y a aucune ouverture à attendre du côté de la droite au pouvoir « économique ».

Il n’y a rien à attendre non plus de la gauche institutionnalisée, car remédier par une « base existentielle » aux problèmes financiers des plus démunis (on ne réglera évidemment pas ainsi les problèmes culturels !), c’est enlever le « fond de commerce » d’une partie très importante de politiciens. En outre, l’idée que l’école, ce fief socialiste, doive être indépendante de l’État, – étant là pour préparer l’avenir et non pour consolider et pérenniser les comportements en place –, cette idée donne de l’urticaire à tout le monde. En effet ne serait-ce pas ouvrir la porte à toutes les pédagogies alternatives, voire new-age, toutes plus mauvaises les unes que les autres !

La seule perspective raisonnable, dans ce projet, est que la situation se dégrade à un point tel que la misère généralisée provoque une guerre civile, beaucoup de souffrance, des pannes de toutes sortes, qui peut-être toucheront également, mais il faudra beaucoup, les gens qui prétendent gouverner le ou les pays. L’histoire montre hélas que la seule pédagogie qui fait avancer l’humanité, c’est la pédagogie cosmique. Homère : « Le sot ne s’instruit que par les événements).

En attendant ces tristes périodes à venir, il convient de mettre en réserve des solutions innovatrices que l’on sortira des tiroirs, le moment venu.

 

Jean-Second Jenni

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