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Le revenu de base revalorise le travail

Ce soir, il y avait chez moi un buffet canadien - ne demandez pas à un canadien ce qu'est un buffet canadien, il ne saurait vous répondre, mais si vous lui demandez comment se passe ses dîners entre amis, il vous répondra volontiers quelque chose du genre « on fait tous une descente chez un de nos potes et on apporte à boire et à manger ». Pour revenir à notre buffet, nous avions tous apporté quelque chose, tous sauf un qui n'avait pas eu le temps de s’en occuper. Ce n'était pas grave, on avait bien assez pour partager et même plus. L'heure du pousse café étant venue, cet ami, venu les mains vides, s’est discrètement levé de table et a fait la vaisselle. Il a ainsi spontanément contribué à notre soirée avec un travail utile.

Un des aspects du revenu de base est qu'il valorise le travail. Pour comprendre cet aspect, il faut au préalable nous poser la question de ce qu'est le travail. En nos sociétés développées modernes, la définition courante est synonyme d'activité lucrative soit, activité rémunérée, travail contre argent. Mais si nous nous référant aux définitions issues de nos bons vieux dictionnaires de français, nous trouvons par exemple comme premier sens "Ensemble des activités humaines coordonnées en vue de produire ce qui est utile" (Petit robert) et si on regarde l’évolution historique, ce n’est qu’à partir du XIXe siècle qu’apparaît la notion de travail rétribué.

Alors le travail, activité utile ou rétribuée ? Est-ce que ces deux s’opposent ou se concilient ? Je pense que tous les cas de figures existent, sur une palette qui s’étend de l’activité purement bénévole à une l’activité franchement lucrative, sans valeur productive, comme par exemple la spéculation financière.

Malheureusement, notre société en est venue au point où elle accorde de plus en plus sa reconnaissance à celui qui ne produit rien  en gagnant beaucoup d’argent et la retire de plus en plus à celui qui construit, aide ou soigne, mais cela sans contrepartie financière. La réussite ne se mesure donc plus en terme d’utilité publique mais en terme du montant de la rémunération.

En découplant le travail de la nécessité financière, le revenu de base donnerait la possibilité à choix de produire utilement sans but lucratif et/ou d’exercer une activité lucrative complémentaire, ce qui pourrait être un premier jalon raisonnable sur le chemin d’un retour vers une valeur humaine, épanouissante et sociale du travail.

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