En réponse à quelques idées énoncées dans lematindimanche du 26 05 2013 :
« 2500.- à perpétuité » fait penser à une condamnation et rien qu’à cela !
Or, on peut éventuellement vivre avec 2500.- /par mois, se mettre en ménage, par exemple, mais et je doute que cet argument matériel suffise à rendre un couple viable aujourd’hui.
D’autre part il n’y a pas de satisfaction à vivre sans rien faire pour les autres – On voit bien que les retraités cherchent, bien souvent, des activités bénévoles, pour leur équilibre psychique.
Le revenu de base inconditionnel est un paiement d’avance sur ce que fera le citoyen, librement. Il n’est plus dans la situation de devoir accepter « n’importe quel sale boulot » juste pour survivre. Il peut en quelque sorte choisir le secteur d’activité qui lui conviendra. L’étudiant pourra étudier ! Les travaux d’ordre social dont les besoins vont en augmentant seront possibles. etc., etc.
Myret Zaki : « Un projet dogmatique qui crée une mentalité de rentier ». Cet argument est étonnant ; comme si le système actuel ne répondait pas lui aussi à un dogme, celui de l’égoïsme et du profit maximisé comme seul moteur de l’activité, un dogme exprimé d’ailleurs tout à fait clairement et explicitement par un certain G. Adam Smith. Bien sûr que le RBI est une idée, comme toutes idées qui dans le passé ont pu produire des changements de société (abolition de l’esclavage, de la peine de mort, introduction du doit de votre féminin, introduction d’une rente de vieillesse, etc., etc.) Toutes ces idées étaient considérées à l’époque comme impossibles, utopiques, insupportables, stupides, etc., etc.
La mentalité de rentier : C’est celle qui est enseignée dans l’école publique dès le plus jeune âge : on veut un beau métier, une belle situation, des diplômes, des rendements de capitaux (un héritage…). La mentalité de rentier est un fruit de l’éducation et pas d’un système de répartition des produits de l’économie.
Pourquoi les classes moyennes devraient-elles « passer à la caisse » ? Tous les salaires diminueront de 2’500.- et alors ? Cela n’a rien à voir avec les riches et les pauvres. C’est un droit citoyen qui est instauré pour chacun, riche ou pauvre ! Un point c’est tout ! Tout cela n’a rien à voir avec le nombre d’heures de travail. Dire que le financement est traité à la légère, c’est ne pas comprendre comment l’AVS a été financée, elle aussi, malgré tous les cris épouvantés. Alors que l’AVS entre dans le coût des produits exportés, a-t-on pensé que la TVA par exemple n’entre pas dans le prix des produits à l’exportation contrairement aux impôts de toutes sortes qui alourdissent ces coûts et les rendent « peu compétitifs…. » ?
Il ne s’agit pas d’éradiquer la pauvreté dans le monde… il s’agit de prévoir que le chômage ira en augmentation inéluctable, sans cesse, dans le monde entier et qu’il faudra bien donner du pouvoir d’achat à tous ! La Suisse peut voir venir et donner un exemple….
Martine Brunschwig Graf : « il faudra payer 30 milliards de francs, en plus du reste ». A quoi sert la productivité d’une économie si elle est incapable – parce qu’elle ne le veut pas – de subvenir à ses pauvres ? Mme MBG ne comprend pas qu’il s’agit d’un droit citoyen et qu’il n’y a pas à faire de différence entre un « riche » et un « pauvre ». C’est comme l’AVS, elle est pour tous, mais sans condition.
Le RBI entraînera nécessairement une baisse des salaires puisque le citoyen peut compter sur un revenu inconditionnel de 2'500 frs. (ce montant n’étant d’ailleurs pas du tout fixé dans l’initiative…). La baisse des salaires entraînera une baisse des coûts de production et une augmentation des marges pour l’exportation et autres – avez-vous pensé à l’exportation, la ½ de notre économie ?
Dire que le RBI conduit à une société où l’on méprise le travail, c’est dire que le travail n’est pas méprisé aujourd’hui ! Alors comment se fait-il que les syndicats soient obligés de se mettre en bataille pour défendre ce travail si dignement respecté. La travail est en concurrence avec l’ingéniosité des entrepreneurs et des inventeurs. Ce n’est pas le salaire qui rend le travail digne, ce sont les conditions de travail offertes (salubrité, sécurité, ambiance et accessoirement le salaire, celui-ci aura moins de poids dans la négociation !). Vous savez bien qu’on gagne mieux sa vie actuellement lorsqu’on s’abaisse au dogme du profit maximisé et non redistribué, un bon PDG sait comment supprimer les places de travail au profit des machines qui ne paient pas d’impôt. Les machines travaillent au noir, c’est bien connu. La dignité du travail, bien au contraire, augmentera singulièrement avec le RBI !
L’argument des personnes âgées qui perdaient leur avantages : Ce n’est pas la définition du RBI, celui-ci est versé avant toutes les autres prestations et toute la différence qui le dépasse continue d’être versée. L’AI par exemple, dépasse le RBI.
Thomas Zimmermann : « La situation des bas et moyens salaires se détériorera ». Comment peut-on savoir cela ? Si le RBI n’est pas simplement un alibi politique, c’est-à-dire trop bas pour en vivre modestement, comme c’est le cas de l’AVS aujourd’hui, le citoyen pourra négocier son salaire sans être dans le stress de la survie. Un travail digne sera peut-être même accepté pour très peu, s’il a une valeur humaine ajoutée…le seul motif de travail n’est plus seulement le salaire. D’autre part… vu la concurrence comme dit M. Zimmermann… il faut plutôt penser que le chômage ira en augmentant – pas seulement en Suisse où pour l’instant on rigole bien – mais dans le monde entier. Comment donnera-t-on l’accès à la consommation à tous ceux qui n’auront pas de travail et donc pas de salaire ? Car le chômage ira en augmentant sans cesse. Toute nouvelle entreprise est plus rationnelle que sa précédente.
JMJ, 1er juillet 2013
Bonjour,
Je ne vois pas votre message comme une réponse mais plutôt comme une présentation de ce qu'est le RBI mais passons.
Il y a un point particulier sur lequel j'aimerais revenir:
Le RBI entraînera nécessairement une baisse des salaires puisque le citoyen peut compter sur un revenu inconditionnel de 2'500 frs. (ce montant n’étant d’ailleurs pas du tout fixé dans l’initiative…). La baisse des salaires entraînera une baisse des coûts de production et une augmentation des marges pour l’exportation et autres – avez-vous pensé à l’exportation, la ½ de notre économie ?
Là vous êtes juste en train de tout mélanger:
Soit les salaires baissent et dans ce cas les charges des entreprises augmentent proportionnellement (pour avoir un jeu à somme nulle).
Soit les salaires restent les mêmes et dans ce cas, c'est aux particuliers de "rembourser" leur RBI à la caisse qui gèrera ça (plus le salaire est haut et plus ils devront rembourser jusqu'à le rembourser totalement quand leur salaire atteindra une certaine somme).
Tout cela dépendra du mode de financement choisi.
Par contre, on ne peut pas mixer les deux comme vous le faites (baisser le salaires et ne rien payer en contre-partie) sinon comment est-ce que l'on fait pour financer ce RBI ?