Communiqué de presse de la Conférence Suisse des Institutions d'Action Sociale (CSIAS)
Dans un premier temps, les gros risques conjoncturels et le début de la récession entraîneront une augmentation du chômage. Ce n'est qu'au cours du deuxième semestre 2010 que les prévision conjoncturelles officielles s'attendent à un rétablissement progressig de l'emploi. On compte ainsi avec un taux de chômage moyen de 3,2% pour l'année 2009 et de 4,3% pour 2010. Traduits en chiffres absolus, ces pourcentages correspondent à un nombre de quelques 140'000 chômeurs pour la fin 2009 et de 160'000 chômeurs pour l'année suivante. Le nombre de chômeurs avait déjà augementé de manière analogue lors des années 2002-2004.
L’expérience montre que ce n’est qu’avec un certain retard que le chômage se répercutera sur l’aide sociale. Bien que nous ne disposions de données statistiques nationales sur les prestations de l'aide sociale que depuis 2004, les données comparables au niveau des cantons et les communes nous permettent néanmoins de faire des estimations. À la suite de la dernière récession, le nombre de cas de recours à l'aide sociale avait augmenté de 30 à 50%. Si cette évolution devait se répéter, il faudrait compter dans toute la Suisse avec une augmentation de ces cas de quelques 250'000 à plus de 300'000 au cours des trois années à venir.
Une politique anticyclique est demandée
L’expérience montre que ce n’est qu’avec un certain retard que le chômage se répercutera sur l’aide sociale. Le nombre de cas et les dépenses de l’aide sociale augmenteront ainsi de manière significative au moment où les recettes fiscales des cantons et des communes accuseront une baisse notable. Ces situations mettent l’aide sociale régulièrement à rude épreuve., car celle-ci ne dispose pas de moyens financiers propres pour compenser les effets de la conjoncture. Ainsi, la CSIAS recommande aux communes et aux cantons de préparer l’augmentation des effectifs des services sociaux et d’étendre les capacités des programmes d’occupation dès l’année prochaine.
La phase de récession économique devrait être mise au profit d’une offensive visant une meilleure qualification des personnes qui, temporairement, ne trouveront pas d’emploi dans le marché ordinaire du travail. Il faut s'attendre à ce que les personnes qui n'ont pu occuper qu'un emploi précaire pendant la haute conjoncture seront les premières à le perdre - et cela souvent sans qu'il en résulte de nouveaux droit aux indemnités de l'assurance chômage. Enfin, il arrive aussi que des personnes bien qualifiées perdent leur emploi et finissent, avec un temps de retard, par dépendre de l'aide sociale.
Pas réduction des prestations de l'assurance chômage et de l'assurance invalidité
Selon la CSIAS, dans la situation actuelle, ce n'est pas le moment de restreindre davantage le droit aux prestations de l'assurance chômage et de l'assurance invalidité. Il s'agit d'éviter de reléguer à l'aide sociale un plus grand nombre de personnes aujourd'hui sans grandes chances sur le marché du travail.
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