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Robots au boulot…

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Article paru le 2 avril 2014 dans

Vers une société de robots?

Vous travaillez comme démarcheur téléphonique, chauffeur de taxi, comptable, vendeur ou encore gestionnaire de crédit? Vous pourriez bien alors, d'ici dix à vingt ans, perdre votre job. Comme bien d'autres personnes au demeurant; œuvrant dans nombre de domaines professionnels différents. Et le vilain usurpateur sera pas un étranger d'une origine quelconque, acceptant un salaire indécemment bas, mais un insensible ... robot made in un pays industrialisé. Cette proba¬bilité de voir votre boulot vous échapper de la sorte a été énoncée par deux chercheurs de l'Université d'Oxford, Carl Benedict Frey et Michael Osborne. Selon ces derniers, 47% des emplois aux Etats¬-Unis pourraient bien, dans les deux décennies à venir, être confiés à dés machines. La faute ... ou la chance ... aux logiciels et aux algorithmes. Les deux hommes ont basé leurs conclusions après avoir analysé 702 métiers. Ceux-ci ont été classés en fonction des possibilités, plus ou moins fortes qu'ils soient, à l'avenir, automatisés.

En principe hors jeu.

Une finalité à laquelle semblent toutefois échapper les professions faisant appel à des compétences créatives, humaines et sociales, que ce soit dans les secteurs artistiques, de l’éducation ou de la santé. Les acteurs et musiciens, les chirurgiens, psychologues, dentistes… les enseignants du primaire, prêtres, et anthropologues… paraissent ainsi voir leur futur assuré. Idem pour les chefs d'entreprise – les partisans d'une société anarchiste devront encore patienter. Autant dire qu'on ne racontera pas demain, sur le divan ou au confessionnal, sa vie à un ordinateur. Quoique les «chats» sur Internet et autres réseaux sociaux remplissent déjà souvent cette fonction… Et qu'on aura toujours un patron à aduler ou à haïr, à moins qu'on ait déjà été supplanté par la technologie…

Plage de réflexion.

Blague à part, sans savoir dans quelle mesure cette recherche collera finement à la réalité ou non, avec la perte d'un emploi sur deux ou presque ,elle a le mérite de susciter une réflexion sur la société de demain. Si le scénario se réalise, que fera-t-elle de ces armées de chômeurs forcés, ayant malencontreusement opté pour le mauvais métier? Des fabricants et réparateurs de robots, remplacés, demain par d'autres robots encore? Ou va t’on indéniablement vers une civilisation des loisirs et un nouveau partage du travail? Un monde où on aurait davantage le temps de penser, de se cultiver, de se montrer créatif et de rêver. Des aptitudes qui semblent justement être valorisées. Avec évidemment, pour condition sine qua non, de disposer d'un salaire suffisant pour vivre. De quoi parler en faveur du revenu de base inconditionnel. Un projet prévoyant que chaque personne touche une somme minimale pour assurer son existence, qu'elle soit complétée ou non par une activité professionnelle. Une idée sur laquelle la population suisse sera appelée à voter. Jugée délirante par certains, elle pourrait se révéler clairement avant-gardiste

Sonya Mermoud

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