Chère génération revenu de base
La Suisse sera le premier pays qui votera sur l’introduction d’un revenu de base inconditionnel. C’est avec grande joie que nous pouvons vous communiquer que : Nous avons récoltés plus de 130'000 signatures.
Afin qu’il reste suffisamment de temps pour vérifier les signatures, les récoltes peuvent continuer et nous être envoyées jusqu’à la fin du mois d’août. Nous avons déjà authentifié 103'641 signatures. Nous travaillons à présent sur la marge de sécurité, mais pouvons affirmer avec certitude que : L’initiative sera déposée. [+]
Dans son rapport annuel «Perspectives de l’emploi», publié mardi, l'OCDE nous dit que depuis 2007 jusqu'à aujourd'hui, les pays développés faisant partie de l'organisation ont vu le nombre de chômeurs passer de 32 à 48 millions (soit 16 millions de plus ou encore une augmentation de 50%) !!! [+]
Le thème est d'actualité. Ce pourrait être une solution aux crises actuelles. Une initiative fédérale pour un revenu de base est sur le point d'aboutir. Dans l'Union européenne une initiative est lancée et des projets pilotes sont en cours dans le monde entier.
L'association des amis du Monde diplomatique vous invite au ciné-débat:
Projection du film documentaire "Le revenu de base" et débat animé par Julien Cart et Ralph Kundig du Comité de BIEN-Suisse. [+]
Convaincus par le projet, Serge Margel, philosophe écrivain et chercheur au CNSRS et Karelle Ménine, auteure pluridisciplinaire, échangent leurs perceptions.
Karelle Ménine: Serge, le premier mot sur lequel je m’arrête ici est celui d’initiative. Il est associé à celui de populaire. Il n’est pas rien de voir les journaux titrer: Initiative populaire. Au regard de l’histoire politique européenne, faire que le peuple ait le droit de proposer une initiative n’est pas anodin. La Suisse est en cela unique. Le taux de participation des initiatives populaires indique que le peuple se passionne peu pour ses initiatives. Je n’en crois rien. Il se passionne peu pour la politique politicienne, ce qui est différent. Et c’est une autre question. Si j’entre maintenant dans la votation qui nous interroge ici, je retiens ces mots: revenu – base – inconditionnel. En tant qu’artiste (je prends le mot pour ce qu’il dit d’une fonction et non d’un titre), je ne compte pas mes jours de travail. Je ne réfléchis pas en termes de vacances ou d’heures. Mon engagement est un engagement inconditionnel envers un projet. Celui que j’ai choisi. La question du «de quoi vivre?», nous nous la posons tous. De quoi vivre? ce n’est pas seulement avec quoi. Si je devais facturer mes heures à un employeur, j’atteindrais un salaire mensuel de plus de 10 000 francs suisses. Mais ce n’est pas là mon projet. Travailler – consommer – retraiter – n’est pas mon projet. Mon revenu de base répond à mes besoins de base et je revendique pour toutes et tous le droit d’avoir de quoi réfléchir, rêver, et imaginer sa propre vie. Il ne me semble pas là revendiquer la lune. L’ambition de donner à chacun un revenu de base inconditionnel me semble ainsi être une question d’évidence.
Serge Margel: Le projet qui émerge d’une telle initiative, c’est aussi une question de lucidité, à plus d’un titre et pour plusieurs raisons. A mon sens, il faudrait penser le travail d’une toute autre manière, et le reconsidérer par d’autres moyens que le salaire. [+]
Philippe Van Parijs, philosophe et fondateur du Basic Income Earth Network, était à Genève le 21 mai 2013 pour une table ronde sur La Justice Sociale au 21ème siècle : le revenu de base en question.
Version HD hébergée par ImmediatTV (plus nette en plein écran)
Voici la vidéo de l'événement animé par Christiane Pasteur (co-rédactrice en chef du Courrier), avec autour de la table :